-3500 | Importante occupation du site par l’homme du Néolithique |
-500 | Implantation de tribus Celtes |
-51 | Siège d’Uxellodunum, dernière place de résistance celtique |
-50 | Les Romains fortifient l’ancienne Uxellodunum, et y construisent une nouvelle fontaine |
477 | Un chef Wisigoth, Gisbert Schriniol, investit la place de Capdenac, et y construit une importante tour |
530 | La place forte de Capdenac, est la dernière cité du Quercy et du Rouergue, à être libérée des Wisigoths, par Thierry, fils de Clovis |
700 | La ville est assiégée et pillée par des cavaliers Sarrasins, emmenés par Abd-el-Rahman |
715 | Capdenac est une nouvelle fois assiégée et livrée aux massacres des troupes de Charles Martel, qui libèrent le Pays des Sarrasins |
765 | Pépin le Bref accompagné de son fils, le futur Charlemagne, mettent le siège devant Capdenac pour se saisir du roi Waïffre Aquitaine. La place est alors prise, mais le roi d’Aquitaine réussit à s’enfuir |
766 | Pépin le Bref fonde la ville de Figeac, et fait don à l’abbaye de cette ville, de la tour Schriniol de Capdenac |
880 | Saint Géraud d’Aurillac, seigneur de la ville réalise un miracle au château de Capdenac. Il fait édifier une église assortie d’un prieuré |
1035 | Capdenac est une viguerie |
1050 | Fondation du couvent de Vic |
1150 | Épanouissement de la très noble famille des chevaliers de Capdenac, leur chef est Adhémar de Capdenac, Seigneur de la ville |
1179 | Les Templiers s’installent à Capdenac. |
1209 | Simon de Montfort met le siège devant Capdenac, et s’empare momentanément de la ville |
1214 | Simon de Montfort s’apprête à assiéger une nouvelle fois Capdenac, mais les consuls de la cité préfèrent négocier avec lui. Il est à cette époque le représentant du roi de France |
1244 | Bertrand de la Vacalerie de Capdenac, ingénieur en machine de guerre est envoyé par le Comte de Toulouse à Montségur afin de construire des machines à l’encontre de celles de l’armée royale |
1278 | Première mention d’une léproserie à Capdenac |
1300 | Première mais courte occupation par les Anglais. |
1307 | Le 13 octobre, les biens des Templiers sont confisqués, et confiés à l’ordre des Hospitaliers |
1317 | Les Capdenacois repoussent les Anglais après avoir résisté à un siège héroïque |
1321 | Persécution des lépreux |
1348 | Grande épidémie de peste noire |
1352 | Les Anglais découragés par les fortifications de Capdenac, abandonnent le siège |
1356 | Les Anglais soumettent le Quercy, à l’exception de Capdenac |
1360 | Les Anglais se réunissent avec pour but de faire tomber Capdenac |
1361 | Les principales villes de la région de Figeac, à l’exception de Capdenac, rendent hommage aux Anglais |
1369 | Les arbalétriers de Capdenac participent à la victoire acquise à Thégra, face au Anglais |
1372 | Les Anglais sont une nouvelle fois repoussés par les défenseurs de Capdenac |
1375 | Les Anglais s’emparent enfin de Capdenac |
1380 | Le comte d’Armagnac rachète Capdenac aux Anglais |
1444 | Le 11 Mars, Louis XI, alors dauphin du roi de France, assiége Capdenac, afin de combattre la grande famille des Armagnac |
1463 | En Juillet, Louis XI, alors roi de France, fait une escale à Capdenac |
1518 | Galiot de Genouillac, Grand maître d’artillerie de François 1er, devient seigneur de Capdenac |
1563 | Les protestants, avec à leur tête Marchastel, s’emparent de Capdenac, et font de cette cité un de leur principal asile de sûreté |
1564 | Les protestants de Capdenac tentent d’investir la ville de Figeac |
1568 | Le 28 Décembre, les protestants tentent de corrompre des habitants de Figeac, afin de surprendre la ville de nuit |
1574 | Au mois de Mars, des protestants partis de Capdenac, entrent de nuit dans Saint-Céré et égorgent un grand nombre de catholiques. Ils tentent ensuite de surprendre le fort de Cornac, en vain |
1575 | Les protestants de Capdenac s’emparent d’Asprières, et font périr la garnison de cette ville |
1585 | Murat d’Assier, qui commande Capdenac pour le vicomte de Gourdon, ruine tous les pays voisins |
1610 | Maximilien de Béthune, plus connu sous le nom de Sully, se retire dans son château de Capdenac. Il y passera 15 années de sa vie |
1624 | Richelieu, qui fait halte à Capdenac, accompagné de Louis XIII, roi de France, ordonne la démolition des fortifications |
1709 | Louis XIV entretient les armes de la citadelle |
1752 | Turgot de Saint-Clair achète le château de Capdenac à la famille de l’illustre Sully |
1790 | Le château de Capdenac appartient à des riches commerçants. La citadelle de la ville sert de prison royale |
1816 | Les frères Champollion entreprennent des recherches sur le site de Capdenac, et prouvent que ce lieu est bien l’antique Uxellodunum. Ils remettent à jour la fontaine gauloise asséchée |
1865 | Commission de recherches, Laquiante - Morin : ils concluent qu’Uxellodunum ne pouvait se trouver qu’à Capdenac |
1892 | Fondation de la gare, autour de laquelle se développe rapidement la ville de Capdenac-Gare |
1956 | Commission de recherches Corn - Sors - Ventach - Marty : nous leur devons de nombreuses découvertes. Ils apportent de nouvelles preuves de l’emplacement de l’antique Uxellodunum à Capdenac |
1970 | Commission de recherches Ventach - Marty : ces deux compères sont à l’origine de la découverte de la fontaine romaine dite « aux 100 marches » |
2001 | Création de l’Association Pour Uxellodunum à Capdenac |
2002 | En mai, découverte du bassin gaulois, par les membres de l’association (APUC) |
2018- | Modification de l’intitulé de l’association, qui devient « Archéologie - Patrimoine - Uxellodunum - Capdenac » (APUC) |
La préhistoire à Capdenac
- La déesse Chasséenne de Capdenac
Nous savons que les premiers êtres humains qui ont peuplé les contrées du Quercy et du Rouergue étaient assez peu nombreux. Puis un changement radical de climat amena les hommes du Néolithique à s’installer dans nos régions. Ces nomades devinrent vite sédentaires. Le Quercy doit aux hommes du néolithique, une importante concentration de mégalithes : 500 dolmens se trouvent sur le territoire du Lot. C’est vraisemblablement dès cette période que le site de Capdenac prit une certaine importance. Les recherches menées par Clottes et Carrières en 1969, débouchèrent sur l’incroyable découverte d’une statue d’époque chasséenne (- 3500). Elle représentait une déesse mère, symbolisant la fécondité. Cette statue est l’une des plus vieilles de France. Les seuls parallèles connus se trouvent à Lepenski Vir (Yougoslavie). Elle révèle l’importance du site de Capdenac dès cette époque. La forte activité du site durant la préhistoire, se remarque également par le grand nombre de silex, os taillés, et tessons de poteries néolithiques. Les grottes du Soulié, en contrebas de la montagne de Capdenac étaient peuplées dès l’âge du bronze. Il est certain que Capdenac fut un refuge privilégié pour tous les hommes. Ses falaises offraient des lieux bien exposés, bénéficiant d’une vue lointaine pouvant prévenir les habitants d’éventuels dangers. Capdenac est l’un de ces lieux où l’établissement des hommes se perd dans la nuit des temps.
Les Cadurques, peuple d’Uxellodunum
Les celtes apparaissent au VIIIème siècle avant JC, alors que l’âge du bronze déclinait. Ils s’implantèrent d’abord en Europe centrale, puis au fil des siècles ils colonisèrent l’Ouest et le Sud. C’est le peuple Cadurque qui s’installa à Capdenac. La première mention des Cadurci est apparue dans le livre 7 de « De Bello Gallico », écrit par Jules César. Celui-ci les cite comme un peuple de la Gaule. Ils étaient dans la clientèle des Arvernes, et Vercingétorix les avaient appelés auprès de lui avec les Senons, les Parisii, les Pictones … Ils n’étaient néanmoins rattachés aux Arvernes que par des liens politiques et militaires. Les Cadurques étaient considérés comme un peuple à part entière. Ils constituaient une civitas, et n’étaient donc pas une simple fraction du peuple Arverne. Leur capitale, actuellement Cahors, fut nommée Divona dès la conquête romaine. Leur territoire correspondait vraisemblablement au Quercy d’avant le XIVème siècle, morcelé à cette époque par l’évêché de Montauban. Siège d’Uxellodunum, voir ci-après : La reddition d’Uxellodunum en -51.
Capdenac au Moyen Age
A la fin de l’occupation romaine, Schriniol, chef Wisigoth, s’établit dans la place qu’il dit « abandonnée ». Il y fit construire une tour à la pointe Sud, qui devint plus tard un des lieux les plus sûrs du Quercy. Les Wisigoths furent chassés de Capdenac par Thierry, fils de Clovis qui s’empara de la ville au Vème siècle. En 718, Waïffre alors duc d’Aquitaine, y fut poursuivi par Pépin le bref qui obtint sa reddition après avoir été obligé d’assiéger Capdenac. Entre 855 et 909, le comte St Géraud, descendant direct de Charlemagne, fut seigneur de la place. On y rapporte qu’il aimait particulièrement le château de Capdenac et qu’il y séjournait dès qu’il en avait l’occasion. On y rapporte même que le bon comte St Géraud y aurait accompli des miracles. Pendant les ravages que les Normands causèrent à notre région, les religieux de toute la contrée transportèrent leurs plus précieux objets à l’intérieur des murs de l’ancienne Uxellodunum. De nombreux autres évènements émaillèrent la vie de la cité : les Wisigoths en 412 / 413, Charles Martel en 715, Pépin le Bref en 718, Gerdon de Castelnaud en 800, les Anglais en 1317, Louis XI en 1444, Marchastel en 1562, le Sénéchal de Thémine en 1594, et bien d’autres qui se virent dans l’obligation d’assiéger cette place si remarquablement défendue par la nature.
Si, officiellement, Capdenac n’a pas abrité de Cathares, elle était en ce début de XIIIème siècle, une remarquable place forte. En effet, le seul point faible de Capdenac était un espace de cent mètres au nord de la place, le reste de la cité étant formidablement défendu par la nature. A cette époque Capdenac possédait un système défensif très élaboré, avec deux enceintes séparées par un important fossé. Pour entrer dans la ville, il fallait franchir quatre portes et un pont-levis. Un autre accès existait au sud, mais celui-ci était quasiment inaccessible, et de plus défendu par une grande barbacane infranchissable. De par ce fait, Capdenac attira la convoitise de Simon de Montfort, le barbare sanguinaire à la tête de l’host (Service d’host ou ost : service militaire que les vassaux devaient à leur suzerain au Moyen Age). Celui-ci parvint tout de même à s’en emparer plusieurs fois, notamment en 1209 quand il tenta vainement de s’y établir à demeure. En 1214, alors que l’host était de retour dans le Quercy, le roi de France Philippe-Auguste traita Simon de Montfort en officier royal. Capdenac préféra négocier sa reddition sans résistance, plutôt que de risquer de subir le même sort que le château de Najac. Bien d’autres villes occitanes furent détruites par l’host venu du Nord. Dès lors, Capdenac entra dans les possessions de Montfort et donc de la couronne de France.
- Vervelle des Cardaillac
Bertrand de la Vacalerie
Mais l’histoire de Capdenac et des bons hommes n’était pas encore tout à fait terminée. En effet vivait non loin du village, au lieu dit « la Vacalerie », un homme qui allait jouer un rôle important dans l’histoire du siège de Montségur. Cet homme, était Bertrand de la Vacalerie (ou Bacalaria) de Capdenac. L’histoire nous rapporte qu’il passa au travers des troupes de l’armée française qui tenaient le siège de Montségur, afin de venir en aide à ses amis assiégés. Bertrand de la Vacalerie était un « machinator », un ingénieur en machine de guerre. Il était aussi, d’après d’autres sources, un architecte de renom. Juste avant le siège de Montségur, il était en chantier à Montauban. C’est semble-t-il pour cela que Napoléon Peyrat émit l’hypothèse que Bertrand fut l’architecte de Montségur (hypothèse très contestée) ... La seule information sûre que nous possédons, est que « Bertrandus de la Bacalaria de Capdenac » était entré en renfort à Montségur, contre les assiégeants, sur le conseil de Bertrand Laroque, bayle du comte de Toulouse. Bertrand s’employa de construire des machines de guerre contre les armées du roi de France. Ces informations apparaissent dans les interrogatoires de cinq rescapés du siège de Montségur par l’inquisiteur Ferrier.
Les Templiers
- L’Oltis, ancien corps de garde Templier
C’est à partir de 1179, peu après la découverte à Rocamadour, du corps parfaitement conservé de Saint Amadour, qu’il est fait mention à Capdenac « d’un hôpital construit pour les pèlerins ». Ces hôpitaux vont se multiplier dans le Quercy. Celui de Capdenac fut fortifié par les Templiers. Ils édifièrent en face de cet hôpital une commanderie et un moulin à vent. Une léproserie déjà existante tenait place dans le même secteur de la ville. Cet ensemble était situé à l’extrémité sud du bourg, près de la barbacane Narbonnaise, au fond de l’actuelle rue de la Commanderie. Un autre hôpital fut aménagé sur le domaine de Capdenac. Ce dernier se situait près du lieu dit la Madeleine et fut entièrement démoli au cours de la guerre de cent ans. Les recherches menées en 1819, par Jacques - Joseph Champollion, (grand frère du décodeur des hiéroglyphes égyptiens) sont regroupées dans un manuscrit dont une partie est consacrée aux « Nouvelles recherches sur la ville gauloise d’Uxellodunum ». On peut y relever le passage suivant : « L’antique Uxellodunum, une montagne formant une presqu’île, entourée par le Lot, servit de refuge aux Templiers échappés des rafles de Philippe le Bel en 1307. Il est fait mention d’un trésor templier caché en ce lieu ». Ce passage pourrait expliquer la vieille tradition locale qui voudrait qu’une statue d’or soit cachée dans un des nombreux souterrains de Capdenac. A noter aussi qu’une croix pattée de l’ordre du temple est sculptée dans le donjon de l’antique cité de Capdenac Uxellodunum.
Capdenac haut lieu de l’histoire Occitane
Capdenac, grâce à sa position géographique aux confins du Quercy, à la limite du Rouergue, et non loin de l’Auvergne a, de tous temps joué un rôle majeur. Il ne faut pas oublier que les Templiers y établirent une importante Commanderie. Galiot de Genouillac, maître d’artillerie de François 1er améliora les fortifications de la place. Capdenac fut aussi une des quarante places fortes données aux protestants par de l’Edit de Nantes. Sully, premier conseiller d’Henri IV, était aussi le gouverneur de Capdenac. Après la mort d’Henri IV, il se retira au château de Capdenac (qui porte aujourd’hui son nom) et y passa quinze ans, avant de mourir au château de Villebon à l’âge de 82 ans.
- Galiot de Genouillac, seigneur de Capdenac